Le mythe Marilyn vit toujours depuis cinquante ans
En 1957, Marilyn Monroe donne le coup d’envoi d’un match de foot
dans un stade de Brooklyn, à New York. Photo : archives AFP
Le 4 août 1962, Marilyn Monroe était retrouvée morte, à 36 ans, dans sa nouvelle maison de Los Angeles. Cinquante après, c’est toujours une star mondiale, baignée de secrets, mais bien loin de la beauté blonde un peu naïve.
Destin tragique
Derrière les lumières de la célébrité, Norma Jean Baker a eu une vie tragique. Née d’une mère dépressive qui l’abandonna et d’un père absent qu’elle fantasmait, elle a grandi presque orpheline. Elle a connu une dizaine de familles d’accueil mais ne fut jamais adoptée. Ensuite, suivirent trois mariages désastreux, dont le premier à 16 ans, deux fausses couches et une grossesse extra-utérine. Elle est morte à 36 ans.
Blonde ou brune ?
Norma Jean était naturellement châtain. Mais, comme elle le disait, « à Hollywood, la vertu d’une femme est moins importante que sa coiffure ». Pour obtenir sa blondeur légendaire, elle utilisait donc des produits tous plus dangereux les uns que les autres, dont de la soude caustique. Résultat : un cuir chevelu ravagé et une chevelure tellement fine et fragile que dans Les désaxés, dernier film achevé, elle porte une perruque.
En fait, Norma Jean a construit Marilyn Monroe, le personnage, la coiffure, le style, les poses, même la voix. À ce titre, Marilyn était une chanteuse étonnante qui usa de son influence pour qu’un grand club d’Hollywood programme, pour la première fois, une chanteuse noire : Ella Fitzgerald.
Quelques chiffres
25 000 lettres d’admirateurs : c’est ce qu’elle recevait par semaine, au printemps 1953. Des millions : c’est la quantité de photos d’elle. Rien que 2 500 clichés en trois séances pour Vogue pendant l’été 1962. Une trentaine : c’est le nombre de films où elle apparaît.
Citations
La star est la reine des réponses faussement naïves et réellement ambiguës. Deux exemples ? Une journaliste l’interroge à propos d’une séance de photos dénudées de 1949 : « Vous voulez dire que vous n’aviez rien mis du tout ? » Marilyn : « Oh si, j’avais mis la radio. » Et bien sûr le célébrissime : « Que portez-vous pour dormir ? » « Juste quelques gouttes de Chanel n° 5 ».
A-t-elle été tuée ?
N’en déplaise aux aficionados du complot, la thèse la plus partagée est qu’elle est morte des suites d’un lavement d’hydrate de chloral, administré par sa gouvernante. C’était une demande de son psychanalyste, qui la sevrait du Nembutal (un somnifère) et ignorait le risque d’interaction avec un autre médicament.
People
Aujourd’hui, les frasques et les déboires des stars s’étalent à longueur de tabloïds. Il n’y a pourtant pas de photo de la star planétaire ivre dans un bar ou d’arrestation médiatique. Marilyn a toujours tout fait pour paraître respectable et être la plus désirable possible.
Fausses vérités
Elle n’est jamais venue en France, c’est dit. Dans Sept ans de réflexion, la scène où le passage du métro soulève sa robe a été tournée en studio. Cette scène ne vient donc pas d’un tournage en extérieur, à New York, à laquelle assistaient des milliers de personnes. Quant à sa relation avec John Fitzgerald Kennedy, elle n’a duré que quelques heures, en mars 1962, et elle n’était pas amoureuse du président américain.
Cruche ?
À l’opposé de son image de blonde écervelée, Marilyn rêva toujours de jouer Grouchenka, personnage des Frères Karamazov de Dostoïevski. À sa mort, il y avait plus de quatre cents ouvrages chez elle, notamment de Faulkner, Flaubert, Freud, Hemingway, Joyce, Kerouac, Proust, Rilke, Whitman… Elle fréquenta Truman Capote et Carson McCullers. Elle suivit des cours à l’Actors Studio. Et son génie d’actrice fut, notamment, que son travail ne se voyait jamais. Elle fut peut-être la première pop star comme le révéla Andy Warhol après sa mort.
Extrait de Diamonds are a girl’s best friend
[via] Gilles Kerdreux, ouest-france.fr