ENERGIE
La France contrainte à importer de l’électricité
Avec un réacteur nucléaire sur trois à l’arrêt, pour la première fois en 27 ans, la France a dû se tourner vers ses voisins pour importer de l’électricité.
Ligne à très haute tension (AFP)
Traditionnellement exportatrice d’électricité, du fait de la taille de son parc nucléaire, la France a importé au mois d’octobre 458 gigawattheures (GWh) d’électricité auprès de ses voisins européens.
C’est la première fois depuis l’hiver 1982-83 que le pays a été importateur net d’électricité durant un mois complet.
Importation aux heures de pointes
La France dispose du plus grand parc nucléaire du monde après les Etats-Unis, avec ses 58 réacteurs en activité. Ses capacités de production dépassent sensiblement les besoins des industries et ménages français.
Pourtant, l’avantage de la France a commencé à se résorber au début des années 2000 avec l’augmentation rapide de la consommation due au fort développement des chauffages électriques et le faible nombre de nouvelles centrales.
Désormais, la France importe de l’électricité pendant les heures de pointe (le soir en hiver) et en exporte le reste du temps.
Plus bas niveau depuis dix ans
Au-delà de ces tendances à long terme, la situation actuelle s’explique par les nombreux arrêts de réacteurs nucléaires en octobre, pour accidents et opérations de maintenance. Début novembre, près d’un réacteur sur trois ne produisait toujours pas d’électricité : 18 des 58 réacteurs étaient à l’arrêt.
Les 58 réacteurs nucléaires français (qui fournissent 75% de l’électricité du pays) ont ainsi produit en octobre 8,9% d’électricité de moins qu’un an auparavant.
La production des centrales hydrauliques a chuté de 19,7% en raison d’une plus faible pluviométrie.
Le 19 octobre, la France a dû importer 123 GWh d’électricité, un record historique.
EDF a annoncé la semaine dernière que la production nucléaire française aller chuter en 2009 à son plus bas niveau depuis 10 ans.
Capacité insuffisante du réseau
EDF se tourne vers l’Allemagne, la Suisse ou la Grande-Bretagne pour fournir les électrons manquants.
Selon RTE, ce recours aux importations ne pose d’ailleurs pas de problème puisqu’il permet à nos voisins européens d’écouler leurs excédents.
Le réseau électrique français n’a pourtant pas la capacité suffisante pour importer de trop grandes quantités d’électricité. L’Espagne ne peut pas, par exemple, exporter son excédent d’électricité éolienne par manque de lignes à haute tension traversant les Pyrénées.
[ via l’article d’origine ]
de nouvelobs.com
publié, le 18 Novembre 2009
