Saison estivale: Marseille en chantier
Même le départ du petit train a été déplacé plus loin que l'Hôtel de ville. Il slalome comme ici devant la Samaritaine entourée de palissade. Arriver puis circuler sur le Vieux-Port, sportif pour les touristes... Photo Cyril Sollier
Pâques lance la saison estivale, marquée cette année par les travaux du Vieux-Port. En contre-attaque des désagréments, la navette de la Pointe-Rouge, un city pass… Suffisant ?Ça n’a pas l’air de franchement les dérouter les Espagnols, Russes ou Japonais. Pourtant le premier souvenir qu’ils ont de Marseille, c’est la Bonne Mère penchée amoureusement sur la ville, et de jolies… palissades de chantier. Elles sont bleues comme le ciel et s’invitent sur n’importe quelle photo prise sur le Vieux-Port. C’est comme les trous, impossible de les éviter, travaux obligent. Et les voyageurs, fraîchement débarqués avec les valises à roulettes font du motocross sur le trottoir. Forcément certains restaurateurs font grise mine en contemplant leurs terrasses désertées. Dans les commerces, on croise les doigts. Comme chez Marseille en vacances : « Les touristes sont là. Mais avec les travaux de la piétonnisation… il y a moins de passage ! Les Marseillais ne s’arrêtent plus en double file et ne savent plus où se garer. C’est un peu perturbant », explique Cécile dans la boutique. « On va mettre plus de signalétiques ».
À l’Office de tourisme, pour qui le week-end de Pâques est le coup d’envoi de la saison, pas question de faire passer 2012 comme l’antichambre de l’année de Capitale européenne de la culture. « D’ailleurs, la portée 2013 se fait déjà sentir. Américains ou Parisiens viennent voir la ville. C’est l’effet curiosité. Et pour les travaux, de toute façon, il faut passer par là. On les aurait faits à Noël, au moment des soldes ou de la rentrée, c’était pareil. En plus, les gens viennent voir Marseille qui se transforme. C’est unique en Europe et le symbole d’une ville qui bouge ! »
Une « appli » spéciale monuments
Un optimisme à toute épreuve : l’OT veut faire mieux que l’an dernier avec « 4,1 millions de visiteurs, 700 millions d’euros de retombées et 18 100 emplois ». Même si « la crise on la sent : les gens font plus attention au niveau de la restauration. Mais on est prêt à les accueillir. Ce week-end de Pâques est de très bon augure ». L’Office de tourisme se réjouit aussi d’une offre hôtelière élargie et dopée par des projets vraiment alléchants comme l’ouverture jeudi de l’inénarrable Mama Shelter (et de l’Intercontinental à la fin de l’année). Enfin, l’OT a quelques surprises dans sa besace (dévoilées cette semaine) : le city pass sans contact sur les mobiles qui permet d’accéder aux transports en commun, aux musées et monuments, et de bénéficier de réductions chez les commerçants. Sans oublier le Monument Traker, une application de géolocalisation des monuments à visiter, ou l’ouverture d’un bureau de l’Office à la gare Saint-Charles.
Reste que pour certains professionnels du tourisme, l’agenda de l’été est encore un peu léger : »Marseille ne peut plus se contenter que du Festival de Jazz des Cinq continents ou du Festival de Marseille. Il faut diversifier l’offre, proposer une identité nouvelle. » Allez on y croit : un souffle de renouveau nous chatouille les neurones. La preuve, le festival Rock Island fin juin au Fort d’Entrecasteaux. Touristes, we will rock you…
[via] Agathe Westendorp, laprovence.com