Des mesures inédites pour rendre Marseille propre.

La communauté urbaine devrait renforcer le service des cantonniers. Une centaine de recrutements serait prévue. Photo S.A.

Aujourd’hui, Eugène Caselli, le président de MPM, doit annoncer des mesures, jugées révolutionnaires, pour lutter contre la saleté et le… laisser-aller de ce bon peuple marseillais. Il s’appuiera sur le travail de quatre « mousquetaires », tous élus, qui mettent leur crédibilité en jeu.

Décaler les tournées

Il y aurait une gamme de mesures, de la soft à la lourde, avec au final l’utilisation de l’arme nucléaire : la fin de fini-parti, stratégie qui consiste, pour les bennes, à aller vite afin de ne perturber ni la circulation ni le sommeil des riverains. Mais une stratégie qui reste très décriée, le travail étant parfois jugé bâclé. Dans le rapport, qui compterait 30 préconisations, on propose en effet « une limitation du fini-parti et sa disparition à terme . « Dans l’immédiat, on devrait opter pour une mesure moins « historique » mais lourde : rallonger les tournées (entre 3h et 4h actuellement au lieu de 7h).

Ce que devrait permettre l’obligation de ne plus dépasser les 30 km/h. Ces tournées pourraient être également décalées. « À certains endroits, reconnaît Patrick Rué, nouveau secrétaire général des territoriaux FO, les bennes passent trop tôt. On peut décaler les tournées jusqu’à minuit ou une heure pour faire en sorte qu’il n’y ait plus de conteneurs pleins quand les agents rentrent ». Ces tournées décalées pourraient ainsi permettre d’éviter certaines repasses le lendemain. En découvrant le rapport, les éboueurs devraient apprendre aussi qu’on ne tolérera plus de résidus de déchets autour des conteneurs.

En d’autres termes, il faudra TOUT ramasser avant de remonter sur la benne. Qui devrait être équipée, autre nouveauté, de ce qu’un élu appelle « des moyens informatiques pour aider au contrôle des bennes ». Enfin, les agents de maîtrise (qui contrôlent le travail) devront être plus présents. Autrement dit, vérifier que le travail a été bien fait. Comme les éboueurs, ils risquent de devoir faire une croix sur le fini-parti.

Mais la propreté n’est pas qu’une affaire de collecte. Il y a aussi les cantonniers, en théorie 180 sur le terrain mais moins de la… moitié au quotidien (parce qu’utilisés ailleurs). On envisagerait d’en recruter une centaine sur deux ou trois ans. En schématisant, un éboueur sur le départ serait remplacé par un cantonnier. « On pourrait en recruter une quarantaine par an, imagine Patrick Rué. Mais si on fait ça sur trois ans, c’est trop long, il faut aller vite » Alors on devrait faire appel, en attendant, à des agents du privé qui interviendraient sur des opérations ponctuelles et des micro-secteurs comme un noyau villageois. S’oriente-t-on en réalité vers le passage des cantonniers au privé ? Il semble que non et que cette une mesure soit avant tout destinée à… faire peur aux cantonniers qui conserveraient donc le balai dans les territoires appartenant au public (tous les arrondissements sauf les 2e, 3e, 14e, 15e, 16e et une partie du 1er).

Des amendes plus lourdes

Autre contrainte qui va froisser quelques susceptibilités : les cantonniers devront faire une pause de 20 minutes, et pas plus. « On a l’air de vouloir trouver une solution uniquement en montrant du doigt les agents, regrette Patrick Rué. J’espère que dans le projet, il est également prévu quelque chose contre l’incivisme ». Bien vu. Les commerçants, notamment ceux qui ne respectent pas leur abonnement (utilisation d’un conteneur spécial), pourraient être plus lourdement sanctionnés. Et les amendes (35 euros) devraient augmenter aussi pour ces chers propriétaires de toutous qui sont une véritable « plaie ». Pour MPM, ce ne sera certainement pas le combat le plus facile à gagner.

[via]  Jean-Jacques Fiorito, laprovence.com