Luc Chatel veut sauver le bac
et accélérer les sanctions contre les fraudeurs
Les candidats à l'épreuve de philosophie du baccalauréat 2008 le 16 juin 2008 au lycée Chaptal à Paris. Jacques Demarthon AFP/Archives
Le ministre de l’Éducation nationale Luc Chatel a présenté hier ses pistes pour réformer un examen emblématique qu’il considère « à bout de souffle ». Ces mesures de sécurisation du bac avaient été dévoilées à la fin août, à l’occasion d’un premier rapport après une fraude lors d’une épreuve de maths du bac 2011 de la série scientifique.Le ministre va présenter un décret le 22 mars au Conseil supérieur de l’éducation pour que les sanctions, qui seront « plus efficaces et plus dissuasives », soient prises en juillet et non en septembre comme c’est le cas aujourd’hui. Ce décret prévoit la création d’une commission pilotée par le recteur, qui se réunira dès la fin des épreuves du bac, avant le 15 juillet. Actuellement, les commissions se réunissent au sein des universités.
La fin des 21/20 ?
Cette décision a de nouveau été dénoncée hier, cette fois-ci par la quasi-totalité des syndicats d’enseignants, ainsi que les lycéens de l’UNL, les parents de la FCPE et les étudiants de l’UNEF qui y voient « un tribunal d’exception ».
Les autres engagements pris à la fin de l’été « ont été tenus » et seront applicables dès la session 2012, s’est félicité le ministre, qui a souligné que « le fonctionnement du bac relève chaque année du quasi-miracle ».
« Aujourd’hui, 70 % d’une classe d’âge accèdent au bac contre 20 % il y a 25 ans et nous avons aujourd’hui une complexité dans l’organisation (4 600 sujets, de nombreuses disciplines et options…) », a-t-il rappelé.
Luc Chatel a cité « la mise en place d’une charte de déontologie », qui sera signée par tous ceux chargés de la préparation de l’examen, ainsi que l’amélioration de la sûreté des locaux ou encore la sécurité informatique (généralisation des clés USB codées, etc.).
Le ministre a par ailleurs présenté les « pistes les plus intéressantes » pour réfléchir à l’avenir, à partir de la session 2014, de cette institution qu’est le baccalauréat, créé par Napoléon Ier en 1808. L’examen du bac « nécessite une réforme en profondeur si on veut le sauver », a insisté le ministre. « Ma conviction, qui est celle du président de la République, est que si nous continuons dans cette voie, nous allons définitivement dévaloriser le baccalauréat », a ajouté Luc Chatel.
« Il faudra à l’avenir un baccalauréat qui soit recentré sur l’essentiel, concentré sur moins d’épreuves, avec moins d’options facultatives, moins d’épreuves facultatives, sans doute un recours plus important à des contrôles continus. Est-il normal qu’un quart des élèves qui ont une mention très bien l’ont exclusivement grâce à des notes dans leurs disciplines optionnelles ? Est-il logique que l’on continue à avoir des élèves qui ont 21/20 au baccalauréat grâce au jeu des options ? », s’est-il interrogé.
[via] lavoixdunord.fr